Bamiléké: Un peuple
riche
La fonction de chef traditionnel du roi chez les
Bamiléké
Dans un groupement donné à la province de
l’ouest Cameroun, le roi est à la fois un
dirigeant mystique et un monarque qui a un rôle
très étendu sur le plan spirituel et féodal. Le
roi est le symbole de tout ce qui concourt au
bonheur de son peuple .ses fonctions le place
même s’il n’est pas exceptionnellement nanti de
talents ou de capacités comme la courroie de
transmission entre le peuple qu’il gouverne et
Dieu placé au dessus de tous pouvoirs les
majestés sont généralement désignés sous le nom
de nomtchema ( lion) mbelang ou autres, ntah
soungseu (défense d’éléphant,) qui sont des
éléments totémiques avec les quelles il
s’identifie. D’une manière générale, les rois
bamileke jouissent des pouvoirs temporels et
spirituels après leur séjour d’initiation au
la’akam pendant 9 semaines bien comptées. dans
le langage traditionnel,le chef ne meurt pas il
disparaît il s'en va dans le royaume de ses
ancêtres. Par ailleurs, il est le maître de la
terre, à condition de préserver le droit d’usage
à tous.
En pays
Bamiléké, avant le frottement contre les
civilisations étrangères qui ont détournes tout
action s’articulait sur un point qu’est la
royauté, lieu qui incarne le pourvoir divin
,l’autorité, la législation nécessaire pour
l’ordre la paix et tout ce qu’il faut à chacun
dans la communauté pour bien vivre. Le palais
royal est le chef lieu de l’unité
traditionnelle. le roi qui l’incarne a toujours
été le plus grand détenteur des pouvoirs, le
plus indiquer à consulter pour trouver la
solution qui convient à un problème. C’est le
roi qui joue le rôle de juge suprême dans la
collectivité qu’il dirige .son devoir est d’être
constamment à la disposition de la communauté
dont il a la charge .Il est obligé d’être prompt
à discerner les besoins des populations placées
sous son égide à les encadrer et à les protéger
grâce aux pouvoirs spéciaux dont il est
détenteur. Étant considéré comme le reflet du
règne de Dieu parmi les hommes, il est le
dépositaires du savoir, des coutumes , des
pouvoirs ; il est le symbole de la vie
religieuse traditionnelle de sa communauté, car
c’est le roi qui doit rendre sacrée ou
spirituelle l’histoire de sa société .Il est le
point de jonction entre le monde historico
-physique et le monde spirituel de par son
caractère de prêtre des ancêtres mythiques,
détenteurs des statues et des éléments
totémiques avec lesquels il s’identifie .c’est
ainsi qu’il a le monopole des peaux de
panthères, des sièges figurant de panthères des
défense d’éléphants etc....
Autant de
symbole de sa puissance puisqu’il est le chef
est maître des éléments l’incarnation de la
communauté ,l’essence de la pensée et de
l’action d’envergure. Dans la société Bamiléké ,
le roi est considéré comme le plus fort en tout
point de vue dans la communauté placée sous son
autorité parce que tous les sorciers ,magiciens,
médiums, devins guérisseurs lui passent leurs
puissances pendant les neufs mois de
l’initiation. C’est ainsi qu’on dit que dans
chaque collectivité traditionnelle, le roi
réunit tous les pouvoirs surnaturels existant
dans son unité de commandement. Il est dit que
c’est lui qui relie le peuple à Dieu en tant
qu’incarnation divine. D’où la dénomination
Sipeufeu (Dieu est le roi) ou encore Sibafeu
(Dieu est roi)
Création d'un royaume en pays Bamiléké
Un groupement humain prend naissance à) partir
d’un palais royal. chaque chefferie est une
sorte de patrie autonome ;mais bien
qu’indépendantes, les chefferies ont les grades
de différents suivant leur proximité avec
l’ancêtre mythique . La différence entre eux est
que certains villages, par exemple, n’ont jamais
été vaincus par un autre village . Par ailleurs
le nombre de case ou toits coniques dans
l’enceinte d’un palais royal matérialise la
puissance de ce royaume. Pour qu’il y ait un
nouveau royaume, il fallait qu’un homme, prince
ou notable ou serviteur puissant se rebelle,
refuse sa soumission à un autre royaume &ancien
s’éloigne de celui ci ,et arrive à s’implanter
quelque part, en forêt ou dans la savane. De là,
il crée sa propre famille, se constitue en cour,
attire vers lui une population, ou s’impose sur
toute faible résistance trouvée en place.
Beaucoup de chasseurs , aventuriers ou
explorateurs, au cours de leur éloignement, ont
crée des royaumes puissants qui se sont
maintenus contrez vents et marées.
Le peuplement
Plus un royaume se sentait puissant plus il
s’agrandissait en combattant ,en gagnant des
hommes et du terrain .Des tranchées creusées
avant et pendant la colonisation séparaient les
villages (groupements)voisins. C’est ainsi que
l’on trouve aujourd’hui des groupements
constitués de plusieurs milliers de personnes à
côté d’autres se limitant à quelques centaines
d’âmes. Dans ces grands groupements ,on trouve
des soumis, des ralliés, des minorités , des
réfugiés émigrants, etc. Partout, les jeunes
représentent l’espoir , la projection dans
l’avenir, d’où l’importance accordée à leur
initiation qui les prépare à travers le courage,
le travail, l’ endurance, la générosité, etc....
à assumer pleinement dans la société. En général
les femmes ne sont pas oubliées .Mères, épouses
nourricières de la cellule sociale qu’est la
famille, les MEKEU (mères des jumeaux) jouissent
d’ une estime et d’un privilège au sein de la
communauté ; les MAFEU sont respectées ,
honorées.
Sociétés secrètes
Le pouvoir de chaque roi est sérieusement
tempéré par le grand nombre de sociétés sécrètes
qui animent et entretiennent la flamme de la
communauté. Elles ont un caractère ,soit
religieux, soit économique, mais leur étude
reste une affaire tabou en raison de leur nature
sacrée. Elles se réunissent à des périodes
précise. Hiérarchisée, chaque confrérie a une
signification propre et est orientée vers une
mission précise. Exemples : pagouop (porteur de
peau de panthère) Medjoung (guerriers) Kougang
(tenants des coutumes et traditions). L’accès
aux sociétés sécrètes passe par l’initiation qui
est la base des coutumes ; les coutumes et
traditions sont aussi nombreuses que diverses.
Très respectées, elles font la fierté se l’homme
Bamiléké qui y attache beaucoup d’importance. Le
roi est entouré aussi d’agents exécutifs
notamment : les Wala djé (sorte d’agent public)
les Wala- ntsa’à (sorte de messager et
protocole) , ainsi que les serviteurs dont le
chef de fil est un Defeu, suivi de Tabeu,
etc....
Justice traditionnelle
Le justice est rendue au moyen de la torture ou
de Ngwe (potion médicamenteuse à effet et
pouvoir surnaturels ou maléfiques contre les
malfaiteurs), ou encore au moyen du versement de
vin de raphia sur un tombeau en proposant une
sanction en cas de mensonge ou de culpabilité.
Autrefois, l’animal de vérité en cas de Ngwe
était la tortue. Après les déclarations
d’innocence jurées par les parties en présence,
celle - ci se dirigeait vers le menteur et sa
culpabilité était ainsi consommée.
Habillement et danses traditionnelles
La couture Bamiléké compte parmi les plus
somptueux : décoration et goût poussé dans la
recherche ; c’est tout un message qui témoigne
de la finesse du Bamiléké dans l’art de la
communication. Les cérémonies de danses
traditionnelles sont les occasions propices pour
apprécier la richesse de ces tenues , fruit de
ma maîtrise de l’ art
Relation inter-village
Chaque groupement a des alliés suivant les
pensées historiques, des batailles antiques, ou
selon que telle œuvre est celle d’un natif de
telle personne, ou encore que le successeur dans
tel palais fut le petit- fils de tel autre grand
roi, etc....
Le calcul traditionnel du temps
En pays Bamiléké, la semaine compte huit jours,
et chaque jour a une signification liée aux
activités qui lui sont réservées, ou inspirées
de l’histoire du village. D’une manière
générale, le temps est indiqué par des
événements qui le marque : tel fait s’est
déroulé pendant les récolte de telle ou telle
plantes, pendant les semailles de telles autre ,
en saison sèche ou de pluie ; on dira par
exemple je suis né l’ année où il eut l’invasion
des sauterelles ; l’année » où il eut éclipse ;
au lever ou au coucher du soleil : à la nouvelle
ou en pleine lune ; au premier chant du coq ;
etc.... De nos jours, les chose ont évoluées
avec les calendriers en langue maternelle où les
jours , les semaines les mois voire l’année ont
effectivement une dénomination. Les biens privés
ne manquent pas. Mais les biens communs sont les
plus nombreux , parmi lesquels ; · Le palais
royal lui-même : Ntsa’a - ngouong (palais du
peuple) · Les pagnes traditionnels de la
chefferie · Les bracelets en or du chef · Les
ivoires de la chefferies · Certains instruments
Qualifiés de tsegouong c’est à dire les biens du
peuple) · Les lieux et marchés publics · Les
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publiques · Tribune et tam-tams de la chefferie
Source: Extrait du journal POUALA CULTURE
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